Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Ou presque.

C'est déormais la question d'une poignée de semaines.

So what ?

C'est pas la perspective d'un vénérable demi-siècle qui va m'empêcger de faire les soldes et d'acheter une jupe en cuir or, non mais alors ? Histoire d'alimenter au passage ce qui sera peut-être un dernier tour de piste de la rubrique trendymequadra ?

Ni renoncer à porter une montre identique à celle de ma progéniture !

Et je penserais moins à cette échéance qui n'en est pas une si on n'en parlait pas ailleurs.

Dans Madame Figaro, par exemple, on nous "apprend" que les quinquas sont les nouvelles ados.

Pardon ?

Je ne suis pas une ado.

Et encore moins nouvelle (ahem).

Bon, enfin apparemment tout le monde s'accorde quand même à trouver Madonna pathétique.

Bien.

Mais merde alors ça fait quoi d'être soi-disant connectée à un soi-disant phénomène générationnel ?

Ben pas grand chose.

La première qui a frappé mon neurone fashion, c'était à Milan. Et elle portait, qui plus est, des salomés Baya de Repetto (sur lesquels j'ai recraqué en couleur "algue", au fait, mais c'est pas le sujet, j'y reviendrai).

La seconde, c'était dans l'escalier d'un des nombreux quais de gare qu'il m'a été donné de fréquenter ces derniers jours.

Pas besoin d'en voir davantage. Mon neurone fashion n'est pas bien long à se connecter en mode moutonnerie. De la grosse résille nude, j'en voulais moi aussi. Je misais sur Falke mais le corner des Galeries Haussmann n'a rien d'autre en la matière, actuellement, que du Max Mara. A croire que l'éternel retour ne fait que s'amorcer.

De nouveau à la gare, pour prendre le train du retour, je suis tombée sur Marion Cotillard et ses résilles. Oui, enfin, en couv' du Fig' Mad'.

Décidément.

* Revoir Paris. Je n'y suis pas allée depuis fin janvier, ça commençait à me manquer. Les 15 ans de Paul & Joe, les nouvelles merveilles de Jamin Puech, le lancement de nos Faguo de blogueuses au Citadium : le programme est alléchant. Et un peu de shopping ? C'est vraisemblable, même si je suis déconnectée des nouvelles collections comme je l'ai rarement été. A part une vague envie de jean saux couleurs douces et de flare parfait, pas grand-chose dans le viseur pour le moment.

* Mad' Fig'. Bonne surprise lorsque je suis allée ce matin acquérir un bon kilo de presse magazine (désormais, on trouve des numéros d'avril dès le 4 mars, soyons en avance sur notre temps), bonne surprise, donc, d'embarquer le Madame Figaro spécial mode en petit format pour 1 €. J'aime Madame Figaro, que je tiens pour un féminin qui fait bien son boulot, notamment en matière de mode. Mais voilà des années que je peste de ne l'acheter qu'occasionnellement, fâchée de devoir débourser près de 5 € pour acquérir en prime un supplément TV dont je n'ai que faire, un magazine que je n'ouvre guère et un quotidien papier que je n'ai pas le temps de lire, hormis en période de fashion week - dont les compte-rendus sont au demeurant excellents. Comme il est précisé sur le dos cartonné qu'il s'agit d'un numéro 1, j'en déduis que cette heureuse initiative va se poursuivre.

* Made in France. Dans mon kilo de papier, le dernier numéro des Inrocks qui propose une double couv' masculin/féminin autour de Il/Elle s'habille made in France, et vous ? Loin du ton culpabilisateur que pouvait laisser présager ce "et vous ?" (et pour ne rien dire des deux qui tirent la gueule en couv' au point qu'on ne sait lequel choisir et qu'on se dit que ben merde, s'habiller made in France semblerait que ça donne pas le sourire, dis donc) cette enquête signée Marc Beaugé pointe combien il est compliqué de produire en France et comment, aussi, les jeunes marques qui s'y risquent le font par pragmatisme (coûts de transport qui explosent, difficultés de suivi de fabrication...) autant que par idéologie. L'addition est un peu plus élevée est-il noté avec une pudeur de vierge effarouchée.  Ce qui est quand même au coeur de la problématique, du côté de l'acheteur responsable et de bonne volonté. Les silhouettes proposées en illustration au papier, dont le stylisme est signé Delphine Brossard, présentent certes quelques jeunes marques créatives comme French Trotters, Bleu de Paname ou encore Valérie Salacroux avec aussi un peu de Lacoste. Ca se gâte quand même nettement  du côté du portefeuille avec un sac Hermès, de la lingerie Erès. et des mocassins Weston... Quant à la marque de baskets Veam dont les créateurs ont fait montre d'une pugnacité peu commune, elle sort un produit complexe à 290 €. Dont on est au moins à peu près sûr qu'il les vaut. Mais qui reste inaccessible pour une majorité de consommateurs. Sans parler du fait que quelques pages plus loin, la page mode des Inrocks intitulée la tête dans le guidon regorge tranquillement de produits Nike et Go Sport...

Où en suis-je, même ?

Pas bien loin.

A part Clergerie qui m'a mise sur la paille, au propre comme au figuré (enfin, pour le sens figuré, il n'est pas seul responsable), la météo ne m'a guère incitée à commettre d'imprudence.

* Les sabots. J'ai de la paille mais pas de sabots, donc. Le genre Chanel testé par Fonelle, non merci.

Le genre Salacroux, plus près du sol, je continue de penser que c'est assez tentant tout de même. A suivre.

* Le militaro-kaki. Bah, à part une parka que j'ai vainement cherchée avant mon départ et dont je finis par me demander si je ne l'avais pas simplement fantasmée, j'accumule gentiment quelques pièces kaki. Sans excès. Et pourquoi pas une chemise, vu que je demeure rétive à la chemise en jean ? Surtout en jouant le contraste de la ceinture corset, l'idée me plaît assez.

Quant au retour du treillis (déjà ?!) il ne me fait pas frissonner plus que ça, mais dans une version soie, faudrait voir à voir.

Je suis une grosse consommatrice de presse (je reviendrai prochainement sur le lancement en France de Grazia) et lorsque je suis tombée samedi dernier sur cette photo de Sandrine Kiberlain dans Madame Fig', j'ai eu peur.

Vérification faite, Sandrine Kiberlain a 41 ans. Elle est donc bien plus jeune que moi.

La vache, y'a quelqu'un qui lui en veut, à Sandrine Kiberlain, à la rédaction du Fig' Mad' ? me suis-je interrogée. Non, parce que là-dessus, on est d'accord, elle a juste déjà l'air d'une vieille femme ?

J'ai eu peur et tout de suite après, je me suis évidemment fait la remarque que quand même, faudrait savoir.

Ce week-end, j'ai acheté Madame Figaro et un pantalon chez 1,2,3.

Oui, je sais, tout ça va mal finir.

Tout de même, dans le Fig' Mad', à l'occasion du Festival de Cannes qui s'annonce et dont elle sera la présidente, soixante pages sont consacrées à Isabelle Huppert. Et pour moi, même si le mode groupie n'est certes pas ma tasse de thé, Isabelle Huppert occupe une place à part.

Elle est intelligente et intuitive - deux qualités qui vont rarement de pair, dit d'elle la réalisatrice Ursula Meier, qui l'a fait tourner dans Home. En mode, aussi, je la crois intelligente et intuitive, Isabelle H. Jean, Wayfarer, Converse et veste... Dior Homme, inutile de dire que cette image me parle ?

Dans un portfolio qui réunit les images de ses nombreux passages à Cannes, le jean est présent : large en 1976...